mardi 13 mars 2018

Des abeilles et des hommes, l’interview de deux apiculteurs

A l’aube du printemps, les abeilles s'apprêtent à effectuer leurs premières sorties.
Monsieur Leroy apiculteur à Luisant et monsieur Kraml au Château des Vaux nous parlent de leurs passions, de leurs très grandes inquiétudes... et nous donnent des solutions.



1/ D'où vient votre passion pour les abeilles ?

Monsieur Leroy, Apiculteur à Luisant :

Fidèle lecteur du journal de la "Hulotte" c'est en lisant le n° 28/29 spécial "mouches à miel" en 1981 que j'ai été pris de passion pour les abeilles. 
Je m'étais promis d'avoir des ruches quand je serai en retraite et j'ai pu réaliser cette promesse en 2010.

Je suis adhérent à l'association "l'abeille Eurélienne" qui prodigue une formation d'apiculture (le rucher école est à côté du lycée agricole, route d'Orléans).

L'Abeille ce n'est pas qu'une passion c'est aussi une fascination et un respect. Plus j'en apprend sur Elles plus je suis fasciné !



Monsieur Kraml, Châteaux des vaux :

Ma passion pour les abeilles est très ancienne. Au début, je voulais parrainer une ruche mais après réflexion, ne pouvant rien gérer, j'ai abandonné. Puis suite à mon changement de travail, le bonheur. Un ruché école...


2/ Comment s'est passé votre installation ?

Monsieur Leroy :

En 2010 J'ai acheté ma première ruche à un apiculteur qui cessait son activité. L'association m'ayant offert 2 essaims j'ai donc acheté une seconde ruche la même année.


A fin 2016 je gérais 5 colonies du côté de Thivars. Je possède aussi 4 ruchettes pour la capture d'essaims au printemps.

Début 2017 la mairie de Luisant m’a prêté un morceau de terrain » en ville". J'y ai installé mes ruches.

2017 j'ai eu jusqu'à 6 colonies, Au début de l'hiver il ne m'en restait que 3.

J'ai 2 amis apiculteurs qui me conseillent, m'aident et possèdent le matériel permettant de fabriquer des ruches.

Monsieur Kraml :

Géré par mon collègue et les élèves. Depuis plus d'un an maintenant je participe à la vie et à la gestion des ruches J'ai commencé par une ruche donnée par un collègue, une deuxième qui vient d'un essaim récupéré dans une ruche piège à Amilly, chez ma mère, puis trois et quatre. 

Avec celles de l'école, nous étions arrivés à 14 ruches au mois d’août. Mais là, c'est la catastrophe .... plus que trois ruche vivantes !




3/ Quels sont 
aujourd’hui les plus grands dangers pour les abeilles ?

Monsieur Leroy :
  •          Naturels : Le loir, le blaireau, la souris, l'hirondelle, le pic-vert, les guêpes, la mésange, (l'ours),..
  •          Malvenus : Le varois, le frelon asiatique, la famine, le pillage par une autre ruche, la mort accidentelle de la reine
  •        Insensés : insecticides, pesticides, monoculture intensive, 
  •          Irresponsables : l'homme quand il recherche le profit à tout prix.

Monsieur Kraml :

·         Les grands dangers pour moi .... Sans prioriser :
  •          Les produits chimiques,
  •          Le manque de fleurs et la diversité florale,
  •          La mono culture,
  •          Les maladies et les parasites
  •          Les prédateurs invasifs tels que le frelon asiatique ....



On peut aussi remettre en cause certaines pratiques apicoles. Le manque de suivi des ruchers et la prolifération des parasites et des maladies, ceux qui cherchent l'abeille parfaite, c'est çà dire qui produit beaucoup mais qui ne pique pas ... beaucoup. 

Donc, atténuer le côté agressif ou de défense de l'abeille par croisement et sélection au détriment peut être de lutter efficacement contre les prédateurs. Le réemploi des cires qui refondues et remises en circulation finissent par être chargées de produits chimiques ….



4/ Comment les Luisantais, les citoyens peuvent agir pour préserver les abeilles ?

Monsieur Leroy :

En Lisant le n° 28/29 de la Hulotte et en l'expliquant à leurs enfants (ou une autre revue sur les abeilles).
En semant des fleurs mellifères.
En achetant que des produits certifiés/contrôlés (miel, pollen, propolis, cire, gelée royale).
En appelant un apiculteur (pompiers, mairie) dès qu'ils voient un essaim.
En mettant des pièges pour capturer les frelons asiatiques (dès mars)
En devenant apiculteur amateur (de 1 à 5 ruches)

Monsieur Kraml :

Il faut revoir en profondeur les façons gérer les cultures, stopper l'emploi des néonicotinoïdes (ce qui serait aussi bon pour nous) et des herbicides et fongicides.


5/ Et si l'abeille disparaissait ? 

Monsieur Leroy :

L'Abeille par ses travaux est une sentinelle écologique 


  •  elle est un maillon très, très important de notre alimentation (l'abeille d'apiculture pollinise 45% des fleurs),
  • elle est botaniste (herboriste), les bienfaits de ses produits sont re-connus ("tous les remèdes sont dans les fleurs, toutes les fleurs sont dans le miel" Aristote)
  • elle est un maillon de l'équilibre de la biodiversité.
  • Prendre soin d'abeilles c'est une action de respect de la nature qui est à ma portée et je ne tiens pas à voir leurs disparitions. 
Monsieur Kraml :

Si l'abeille et les pollinisateurs venaient à disparaître, ce serait la fin de l'espèce humaine...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire